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OMC L'Union européenne en ordre de bataille avant de dures négociations à Genève

BRUXELLES, 27 juil 2004 - L'Union européenne a confirmé lundi le mandat de ses négociateurs à la veille de l'ouverture de négociations cruciales à Genève pour sortir de l'impasse le cycle de Doha, qui s'annoncent difficiles, de l'aveu même du commissaire européen au Commerce Pascal Lamy.

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"Nous disposons maintenant d'un mandat très fort et clair, avec beaucoup d'énergie politique", a commenté M. Lamy au sortir d'un conseil des ministres qui a approuvé "l'approche proposée par la Commission pour les négociations à Genève cette semaine". "J'ai obtenu ce que je souhaitais, c'est-à-dire le soutien à la stratégie et à la tactique de la Commission", a expliqué ensuite à quelques journalistes le principal négociateur européen, très critiqué en France sur le dossier particulièrement sensible de l'agriculture.

Les ministres des 25 ont souligné la nécessité "d'améliorer l'équilibre du texte présenté par le président du conseil général de l'OMC (Organisation mondiale du Commerce) sur plusieurs aspects importants". La France était particulièrement attachée à cette notion de rééquilibrage, même si sa signification reste vague au regard d'une négociation complexe, portant sur des thèmes différents (agriculture, tarifs industriels, services, etc).

"Il nous fallait, il nous faut obtenir un rééquilibrage de ce projet d'accord. La Commission en est d'accord (et elle va) travailler à ce rééquilibrage", a expliqué le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier. Conformément à la pratique de ces négociations multilatérales, où la Commission négocie au nom des Etats membres, les ministres ont décidé de se retrouver vendredi, très certainement à Genève, pour évaluer le résultat des travaux. "Je n'y ai aucune objection", a indiqué M. Lamy, en soulignant qu'il avait déjà rapporté au conseil quatre fois au cours des deux derniers mois.

Les négociations auront pour base le compromis élaboré par l'ambassadeur japonais auprès de l'OMC, Shotaro Oshima, qui préside le conseil général, mais un accord est loin d'être acquis en dépit de la volonté politique d'aboutir. "L'état d'esprit est bon, mais c'est dur", a commenté M. Lamy, en refusant, comme à son habitude, de se livrer au jeu des pronostics. "Cela peut marcher ou cela peut échouer. Si cela marche, parfait, mais si cela échoue... je pense que tout le monde reconnaîtra qu'il y a un partenaire dans ces négociations qui a mis du charbon dans la machine pendant plusieurs mois. Et c'est l'Union européenne", a affirmé le commissaire européen.

C'est en effet, selon lui, la première fois que l'Union européenne ne se trouvera pas sur la défensive dans la négociation agricole à l'OMC. "Ce qui a changé, explique M. Lamy, c'est que l'agriculture est devenu pour nous un sujet offensif parce que nous avons fait, avec la réforme de la PAC (politique agricole commune), des réformes qui nous permettent d'accepter sans problème des disciplines nouvelles en matière de soutiens domestiques et aux exportations". "Nous n'irons pas plus loin que le périmètre actuel des réformes", a-t-il affirmé.

Il a également rappelé que les Etats-Unis devaient faire un effort équivalent sur leurs propres soutiens aux agriculteurs, les précisions et les clarifications demandées par l'UE concernant tout particulièrement ce domaine. Mais le commissaire européen ne partage pas le scepticisme de Paris, en soulignant que la pratique américaine est de négocier à l'OMC pour réformer ensuite, alors que l'Europe fait l'inverse. Selon lui, "tout le monde sait que les Etats-Unis devront réformer leur Farm Bill (loi d'orientation agricole, ndlr) en 2006".


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